vendredi 26 février 2010

Comment trouver en ligne les merveilleux textes, en devanagari ?

Rg Veda : http://www.sacred-texts.com/hin/rvsan/index.htm

Taittiriya Aranyaka : http://www.sanskritweb.net/yajurveda/#TA

Atharva Veda : http://titus.uni-frankfurt.de/texte/etcs/ind/aind/ved/av/avs/avs.htm

Comment consulter le Dictionnaire dit « de Saint-Pétersbourg » de Boethlink & Roth ?
http://www.sanskrit-lexicon.uni-koeln.de/pwgindex.html

Et pour les sonorités : le Maheśvara sūtra : http://www.youtube.com/watch?v=k6dgoYcDZ-M
Le Maheśvara sūtra, d'obédience shivaïte, nous a été transmis par un sage du nom de Nandikesvara de date inconnue. Il donne les sons créateurs sortis du ḍamaru de Siva, qui ne sont rien moins que les phonèmes de la langue sanskrite, dans l'ordre de la grammaire de Pāṇini.

Je souhaiterais élargir ce blog à une langue parente, l’avestique, la sœur jumelle du sanskrit védique…

Parenté du sanskrit védique – l’état de langue le plus ancien attesté en Inde reçu par tradition orale depuis la nuit des temps (environ -1500 avant l’ère commune) – et de l’avestique, langue de l’Iran ancien, langue sacrée du mazdéisme et du zoroastrisme, de datation très controversée.

En 1723, arrive à Oxford (bibliothèque bodléienne) un manuscrit appartenant à cette tradition, offert par un parsi de Surat à un marchand anglais. Cela donna à un Français, Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron l’idée d’aller chercher en Inde, chez ladite communauté parsie, le reste de cette littérature. Le 17 mai 1762, il ramène en effet à la Bibliothèque Nationale (Paris) une centaine de manuscrits, d’ailleurs peu anciens.

Les premières traductions qu’on en a, celle d’Anquetil-Duperron lui-même, puis celle de James Darmester (pour ne citer que les plus importantes) ne sont en fait pas des traductions. Ils ont obtenu le sens, ou la glose, du clergé zoroastrien, sur la base de la langue persane.
Il faudra le travail acharné de linguistes de la fin du XIXe siècle et de tout le XXe pour déchiffrer ces documents sur la base du comparatisme, travail non achevé à ce jour.

C’est Eugène Burnouf, notamment, qui comprendra le premier la parenté du sanskrit védique et de l’avestique. Il y eut certainement une communauté indo-iranienne commune, avant que les populations ne se séparent vraiment, certaines restant en Iran, et les autres passant les chaînes de montagnes pour se rendre en Inde, et cela justifierait non seulement une parenté linguistique, mais aussi une ressemblance de civilisation et de culte. Le culte ancien indien connu sous le nom de Yajña et qu’on connaît bien, éclaire le culte ancien de l’Iran qu’on connaît beaucoup moins bien, et qui porte le nom de Yasna, linguistiquement apparenté.


Bibliographie :
Jean Kellens, La quatrième naissance de Zarathoustra, Seuil (Paris), janvier 2006.

Nota : Jean Kellens enseigne au Collège de France, et le résumé de ses cours est disponible en PDF et podcasts : http://www.college-de-france.fr/default/EN/all/lan_rel/index.htm